« …Un goût de cendres vole dans l’air… »

Ce n’est pas que le blog des Bibliothèques Musicales de Grenoble tient à ouvrir une rubrique nécrologique, mais ce mois-ci vient de disparaître HECTOR ZAZOU, musicien (claviers, électronique) et compositeur particulièrement cher à mon cœur de discothécaire à l’affût des musiques « de traverse » : il a fait partie ces deux dernières décennies (et même un peu plus) de ces musiciens-chercheurs toujours ouverts à de nouvelles rencontres et de nouveaux métissages : avec la musique africaine (« Noir & blanc », avec le congolais Boni Bikaye), les voix corses (« Les Nouvelles Polyphonies Corses »), la musique classique (quatuor à cordes dans « Géographies » et « Géologies »), sans oublier ses collaborations avec Björk, Suzanne Vega, Harold Budd… Il est impossible ici de citer toutes les personnalité musicales associées à sa trajectoire. Son ouverture créative l’avait même amené à publier un disque-DVD où il associait une création musicale à des images numériques de Bernard Caillaud.
Mais de tous ces enregistrements, celui qui m’a toujours le plus touché, c’est le disque « Sahara blues », inspiré par les poèmes d’Arthur Rimbaud, paru en 1992 chez Crammed Discs, sur ce label  mythique appelé Made to Measure : il rassemblait Gérard Depardieu, Ruichi Sakamoto, Bill Laswell, John Cale, David Sylvian et bien d’autres, et diffusait une atmosphère trouble et mystérieuse dans laquelle je replonge régulièrement avec toujours autant de délectation.
Un dernier album, enregistré avec des musiciens indiens et ouzbeks est sur le point d’être commercialisé, et rejoindra dès que possible les autres disques d’Hector Zazou dans les collections des Bibliothèques Municipales de Grenoble.

Sahara blue / HECTOR ZAZOU

Author: Martine

Si j'avais le choix de la couleur, j'aimerais assez être bleue, comme la note du même nom; si j'étais une note, j'aimerais être n'importe quelle petite croche de l'adagio du concerto pour clarinette de Mozart (et je promets de rester bien à ma place), ou encore un silence entre 2 notes de Thelonious Monk; si je devais changer de métier, je me vois bien pâtre sur un rocher chez Schubert ou ornithologiste chez Charlie Parker… Mais bon, j'avoue, dans la vraie vie je m'appelle Martine, et je suis amatrice, outre de musiques en tous genres - mais plus particulièrement celles qui passent à des heures impossibles à la radio - de moelleux au chocolat (avec un fond de sauternes), car c'est bien connu, ventre affamé n'a point d'oreille, et dans notre métier, les oreilles, c'est essentiel !

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