QUE SONT LES SLOWS DEVENUS ?

boduguard

D’ailleurs le jeune emballe-t-il encore en soirée ???

Marqués au fer rouge dans notre mémoire, les premiers slows stigmatisent nos amours adolescentes, ou encore nos premiers râteaux dans la face. Le rite initiatique est cruel : mains aux fesses, partenaire qui refoule du goulot ou encore pieds écrasés. Il arrive aussi que le slow soit chaud, très chaud … et heureusement d’ailleurs sinon l’espère humaine s’éteindrait.

Nous sommes toutefois plusieurs à nous poser la question du devenir du slow car selon les dires, il serait devenu ringard. Il aurait même quitté les boites de nuit. Le slow est-il donc relégué aux thés dansants ou aux mariages ??? Je n’ose y croire …
logo-conservatoireduslow@x21Si on se réfère à la typologie du slow , il en existerait trois catégories : la déclaration d’amour, la rupture et le chagrin d’amour. Il semble d’ailleurs que l’appellation Slow soit exclusivement française, les autres pays préférant le terme français de ballade. Bizarre hein ??? Ouais limite chelou même …
Pour la petite histoire (drôle ?) c’est la ville de Strasbourg qui se revendique berceau du slow où, je cite « Le slow serait probablement né à Strasbourg en 1809 […] le 14 février, la ville crée l’événement en donnant en l’honneur de l’impératrice Joséphine une somptueuse soirée […] dans le magnifique parc de l’Orangerie ». La ville va plus loin en créant un Conservatoire du Slow dont je vous encourage à signer la pétition, « sauvons le slow ». Tout ça pour dire que le slow est quand même ancré dans notre rapport à la soirée, à la fête et à la séduction. Quart d’heure américain ou pas, on l’attendait de pied ferme quand même !

Je suis pour ma part, une teenager des années 90, mes premières boums puis sorties en boîtes furent marquées par LA décennie de la ballade rock. Celle qui tue, celle qui dure des plombes, celle où si t’emballes pas au bout des 9 minutes de November Rain t’es vraiment au bout de ta vie. A l’époque, un des cadors de la catégorie ballade rock était Bryan Adams, le seul Canadien, (avec Roch Voisine ?) à avoir fait chavirer le cœur de millions de nanas à travers le monde. Avec sa voix-rocailleuse-du-type-qui-souffre et ses mélodies ultra efficaces, même ta grand-mère elle aurait envie de lui donner une deuxième chance. Mais Bryan Adams se tirait bien la bourre à l’époque avec Bon Jovi et Aerosmith, grands gourous romanticos chevelus. Mais depuis Nickelback et son dramatique « How you remind me » en 2001, la ballade rock semble avoir clairement glissé vers la soul et la pop.

Bref, ma question est la suivante : et maintenant on fait comment ??? La pratique du slow est-elle toujours d’actualité chez les jeunes ? D’après ce que je viens de lire sur Noisey, c’est pas gagné … Pourtant il existe encore de grands malades qui continuent d’y croire, des lovers, des vrais, des qui saignent, des qui souffrent. Je pense à Sam Smith ou Tom Odell, Lana Del Rey ou Bruno Mars et surtout James Blunt et son « beautiful » que vous avez failli ne plus entendre en regardant « l’amour est dans le pré ». La winneuse intersidérale en terme de litres de larmes déversées et quantité de cœurs brisés, reste Adèle qui totalise plus de 345 000 000 de vues sur youtube avec « Hello » (qui entre nous, sent violemment le réchauffé, non ?).

Alors qu’il semble qu’écouter de la musique triste aide à être heureux , on peut se dire que dans ce monde de brutes, le slow à de belles nuits devant lui. De plus, si on s’intéresse à la scène française calibrée « jeunes » comme Cœur de Pirate, Louane ou encore Indila et ses 40 millions de vues, on voit clairement que le slow est encore bancable chez les adolescents. J’ai donc le sentiment que le slow n’est pas moribond, mais qu’il aurait muté. Est-il devenu une pratique solo plutôt qu’un langoureux duo? Ça sera à vous de répondre à cette question qui me propulse illico dans la catégorie vieille-de-35-ans.

Quoi qu’il en soit on ne soulignera jamais assez l’impact du slow sur la démographie française. A l’heure où le taux de natalité est en baisse en France, peut-on rêver à un nouveau baby-boom pour 2016 grâce à Adèle ? Adèle mais pas que, je vous laisse jeter un œil à ces tops des meilleurs chansons pour faire l’amour. Rigolo, parfois même très drôle, ou carrément discutable. Quoi qu’il en soit dansez, dansez sinon nous sommes perdus …

Author: Emeline

Enfant des années 80, elle s'est épanouie dans cet immense chaos musical et en reste cruellement nostalgique. Aujourd'hui encore secrètement amoureuse de Jon Bon Jovi, elle a pourtant élargi sa culture musicale et ne désespère pas d'écouter du Classique quand elle sera grande. Son leitmotiv : désacraliser l'image des bibliothèques et inviter Metallica pour la fête de la musique. En attendant elle boit trop de café et essaiera d'être à l'heure la prochaine fois c'est promis!

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