Prince – Welcome 2 America

Ah des nouvelles de PRINCE ! Ça fait du bien. Oui, je sais… il est mort il y a tout juste 5 ans. Mais ça ne l’empêche pas de sortir des albums. C’est même le troisième depuis 2016 après Piano & a microphone 1983 et Originals. Ceux qui connaissent son œuvre (un terme particulièrement adapté au génie princier) ne seront pas étonnés. Il est évident que l’homme (« I’m not your woman, I’m not your man, I am something that you’ll never understand » chantait-il sur The Beautiful Ones ) possédait des super pouvoirs bien au delà du commun des mortels.

Ce coup-ci, c’est carrément un album inédit qui ressort des cartons. Oui, un album entier que l’artiste avait décidé de ne pas publier au dernier moment. Comme pour The Black Album en 1989 et sans doute bien d’autres. Tant mieux, The Vault (la fameuse chambre forte où repose des centaines d’heures de musique inédite à Paisley Park) n’est pas près de livrer toutes ces pépites.

Et donc cet album ? Enregistré avec la bassiste Tal Wikenfield et produit par Morris Hayes, un ancien du New Power Generation – le groupe de Prince des 90’s -, il obtient largement la mention sur l’échelle princière. Pas à la hauteur de ses chefs-d’œuvres intemporels évidemment mais quand même, on tient la un disque qui fait honneur à son abondante discographie.

Présenté comme un disque politique avec dénonciation des réseaux sociaux et des effets qu’ils produisent sur nous et de la situation des États-Unis d’alors, comment ne pas lui donner raison après les années Trump et son torrent de fausses nouvelles ? Mais c’est oublier un peu vite que l’artiste s’était déjà positionné à plusieurs reprises notamment lors des violences policières (Does anybody hear us pray For Michael Brown or Freddie Gray? […] Peace is more than the absence of war. […]If there ain’t no justice, then there ain’t no peace!, Baltimore). Et que dire du titre Ronnie talks to Russia  (1981) à propos de la crise des fusées en Europe ? Bref.

Quelques titres sortent du lot (Stand up and be strong, One day we will all b free) mais on retrouvera sur Welcome 2 America tout ce qu’on aime chez PRINCE : son sens du groove fabuleux, les arrangements classieux, son art de la composition et cette capacité à prendre le meilleur du jazz (When she comes), de la soul (Born 2 die), du funk (Check the Record, Same page different book), de la pop (Hot Summer ) voire du rock (Yes) pour en faire quelque chose de complètement singulier. Cette gourmandise qui lui faisait toujours piocher un peu partout au-delà de toutes les frontières musicales (et autres) qui ne l’ont jamais intéressées…

Et pour se rappeler quel magnifique musicien il était, un extrait de son concert du 28 avril 2011 (hélas disponible uniquement en blu-Ray dans l’édition deluxe, arghhh !).

Merci PRINCE et… à bientôt !

Author: Julien

Né quelques jours après la mort de Jimi Hendrix (on fait se qu'on peut). S'est flatté pendant longtemps de détester le jazz mais attribue désormais cela à une erreur de jeunesse. Déteste vraiment la nouvelle-nouvelle-nouvelle chanson française. Se gausse pourtant d'avoir vu Bashung un soir de 1995 et d'y avoir pris du plaisir. A tenté (vainement) d'être musicien et traine depuis son mal-être dans des débats musicaux stériles. Persiste a porter des pulls à capuche et des Converse (le plus souvent déchirées) à bientôt 40 ans…

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