PINK FLOYD, « Obscured by clouds »

Voilà un disque peu connu et souvent mal-aimé dans la discographie de ce groupe-monument. Faites le test : demandez autour de vous quel album les a marqué, vous aurez sans doute (dans le désordre) « The Wall », « Dark Side of the moon », peut-être « Animals » ou encore « Wish you were here », mais nulle trace à n’en pas douter de ce disque. Sans parler des (nombreuses) compilations qui ne daignent pas lui accorder la moindre place et du groupe lui-même qui l’a très peu joué en concert, semblant ainsi avaliser le sentiment général. Le fait d’avoir pris place entre deux des sommets artistiques du groupe « Meddle » (1971) et « Dark Side of the moon » (1972) n’est sans doute pas étranger à ce traitement injuste (bon, je ne parle même pas de la pochette).

Pourtant ce disque a de réelles qualités. Bouclé en quelques jours dans les studios du fameux Château d’Hérouville (où enregistrèrent dans les années 70 entre autres David Bowie, Iggy Pop, Magma et Higelin deux de ses meilleurs albums « Champagne pour tout le monde » « … Caviars pours les autres »), il s’agit en fait de la bande originale du film La Vallée de Barbet Schroeder. La Vallée se déroule en Papouasie-Nouvelle Guinée et raconte la quête (vaine, on l’aura deviné) d’une « vallée obscurcie par les nuages mais accessible aux esprits téméraires  » perdue au fin fond des montagnes. Film bien en accord avec son époque et la figure du hippie qui largue les amarres pour partir à l’aventure en quête de nouvelles expériences…

Le groupe a habilement exploité cet aspect en intégrant des extraits de chants traditionnels présents dans différentes scènes du film. Assez peu de chants (ici assurés par David Gilmour) et beaucoup de titres instrumentaux comme le veut le Pink Floyd première époque et donc une grande place accordée aux claviers et à la guitare (nul besoin de vous vanter le lyrisme du même Gilmour, voire le titre « Childhood’s end » entre autres) . Roger Waters est encore dans l’ombre à assurer sa partie de musicien plutôt que de tirer la couverture à soi comme il adviendra plus tard… L’ensemble est équilibré et réserve quelques tubes potentiels dont le titre « Stay ». On est loin sans doute des morceaux de bravoure et des concepts-albums à venir mais je n’en démord pas : « Obscured by Clouds » est un album à reconsidérer…

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Author: Julien

Né quelques jours après la mort de Jimi Hendrix (on fait se qu'on peut). S'est flatté pendant longtemps de détester le jazz mais attribue désormais cela à une erreur de jeunesse. Déteste vraiment la nouvelle-nouvelle-nouvelle chanson française. Se gausse pourtant d'avoir vu Bashung un soir de 1995 et d'y avoir pris du plaisir. A tenté (vainement) d'être musicien et traine depuis son mal-être dans des débats musicaux stériles. Persiste a porter des pulls à capuche et des Converse (le plus souvent déchirées) à bientôt 40 ans…

2 Replies to “PINK FLOYD, « Obscured by clouds »”

  1. Savez-vous qu’ en 2009 a été publié un livre très intéressant sur Pink Floyd ? Il s’agit de « Pink Floyd, plongée dans l’œuvre d’un groupe paradoxal », d’Aymeric Leroy : une analyse très fouillée, album par album, de toute la production du groupe. Une vraie mine ! (aux éditions Le Mot et le Reste, dont la réputation n’est plus à faire). Disponible à la bibliothèque ?

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