ORKA, « Livandi oyda »
Un quatuor emmitouflé au fonds d’une grange des Îles Féroé, qui nous bricole à l’aide de tout ce qui leur tombe sous la main une musique que l’on pourrait qualifier, aussi paradoxal que cela puisse paraître, d’industrielle rurale : de la scie musicale à l’orgue constitué de bouteilles accordées et actionnées par des pistolets à air comprimé, en passant par tout ce qui peut traîner dans une ferme (câbles, clous, perceuse, meuleuse, balais de chantier, sans oublier bien sûr les fûts en tous genres).
Rurale oui, mais je n’ai pas dit rustique : rien à voir avec un quelconque folklore, ni avec des rythmes bruts de décoffrage, mais au contraire, sur une rythmique plutôt rock, des arrangements tout en finesse exploitant au mieux ces sons à la fois étranges et familiers, sorte d’hybridation entre le Mécanium de Pierre Bastien et Einstürzende Neubaten, les cordes en plus.
Orka a fait un tabac aux Transmusicales de Rennes en décembre 2008, lors d’une création qui les associait à un autre homme des grandes étendues de bout du monde, Yann Tiersen : il ne nous reste plus qu’à espérer que leur trajectoire passe par notre bout de monde à nous un jour prochain (…quoique des vacances aux Îles Féroé, au plus chaud de l’été, ça peut donner des idées!).
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