On a écouté le dernier PRINCE…

prince

Prince vient de mourir à l’âge de 57 ans. Il y a quelques mois Julien consacrait une de ses chroniques à Art official age, alors dernier album en date du Kid de Minneapolis. En guise d’hommage au multi-instrumentiste-chanteur-danseur-arrangeur-producteur de génie qu’il était, on republie cette chronique en l’agrémentant d’un parcours en 6 albums.  Magnéto…

Dans les années 80 Prince écrasait tout, il n’y avait que Michael Jackson pour lui faire de l’ombre et encore ce dernier n’avait pas la production flamboyante et régulière du nain pourpre (10 albums au bas mot dont plusieurs chefs-d’œuvre contre 2 pour Bambi pendant la décennie). Entre 1980 et disons 1988 il n’avait pas d’égal… Ensuite les choses se sont gâtées, quelques albums surnagèrent encore (The Love Symbol Album), puis quelques titres (Cream, Diamonds & Pearls sur l’album éponyme) puis c’est le grand trou noir, le grand n’importe quoi dans une discographie jusqu’alors immaculée sans parler de ses frasques extérieures (rupture avec fracas de son label historique Warner, changement de nom pseudo-conceptuel, coupes de cheveux et guitares improbables, etc.). Il n’y avait pour se consoler que ses prestations scéniques toujours impeccables. Cet album annoncé comme celui du renouveau renouera-t-il le fil d’une discographie en déshérence ?

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D’abord la pochette. Oui, c’est celle-ci-dessus. On a rarement vu plus laid : passe encore la coupe afro (hommage à Hendrix ou à … Michael première période) mais The Artist en triples lunettes et des vinyles moches en arrière-plan!?
Bizarrement j’ai pris cet album à l’envers; je veux dire que j’ai accroché par les deux derniers titres : Time et sa basse pachydermique, son alternance de voix masculine / féminine plaisant avec son petit air lancinant et Affirmation III (ses titres quand même…) morceau assez inhabituel avec une seule voix féminine, des flûtes. Puis je suis remonté petit à petit, Wayback Home n’est pas mal du tout et on tient peut-être la le tube de l’album avec Breakdown assez bien fichu lui aussi et digne de sa majesté, mais pour le reste je dois bien avouer que je n’ai pas trouvé d’autres pépites…

Le single annoncé comme tel et son clip bof Breakfast can wait est assez quelconque. Gold standard n’est pas un mauvais titre en soi mais repompe allègrement son propre patrimoine (synthé, riffs de guitare funky) et l’on pourrait faire la même remarque pour This could be us ou encore U know. Funknroll est assez assommant. Et plus on remonte moins c’est convaincant, le premier titre est hallucinant : un mix d’Eurodance, de funk peu inspiré et de rap de bas étage; on a l’impression qu’il y a eu une erreur de pressage ! Il faut vraiment s’appeler Prince pour placer un tel morceau en ouverture d’album…

Je me suis souvenu alors de cet article que j’avais lu au début des années 90 qui annonçait que Prince avait enregistré des centaines de titres conservés dans des coffre-fort et qu’il avait de quoi sortir potentiellement des dizaines de doubles albums. Et bien, on a vaguement l’impression qu’il a puisé allègrement dans son stock en continuant à vivre des jours tranquilles dans sa résidence princière. Alors certes, il nous gratifie encore de quelques solos bien sentis ici ou là, la basse claque et groove à souhait, son petit cri sensuel reste sa marque de fabrique, du savoir-faire et de la classe il y en a, mais on est loin du grand frisson. Pourtant je l’ai bien écouté en boucle cet album, consciencieusement, comme je le faisais à chacune de ses sorties dans les années 80.

Bref un album qui a ses qualités mais qui une nouvelle fois ne me donne qu’une envie, foncer écouter ses vieux disques… ou alors vous concocter un article « Prince en 5 albums »…

Ci-dessous un extrait de la tournée « Controversy » de 1982, le titre Dirty Mind est extrait de l’album du même nom sorti en 1980. On y entend l’électro-funk mutant mâtiné de soul et de rock que Prince pratiquait à l’époque.

[Mise à jour 21/04/16] La discographie de Prince étant quasi introuvable sur les sites de streaming, c’est en bibliothèque que vous pourrez ré-écouter ses meilleurs albums… On vous a concocté un petit parcours pour vous y retrouver dans sa pléthorique discographie, avec quelques extraits vidéos qui font plaisir :

Sign oSign « O » the time, Paisley Park, 1993

 

 

19991999, Warner, 1982

 

 

Purple rain, Warner, 1984Purple-rain-cover

 

 

Parade, Warner, 1986parade

 

 

LovesexyMI0003515897, Paisley Park, 1988

 

 

Musicology51cahWDYGgL._SY300_, Columbia, 2004

 

 

Un Musicology dans les studios de NBC

Prince c’était le show total

Et pour finir une véritable perle ! En août 1983, au Beverly Theater de Los Angeles, James Brown convie Mickaël Jackson et Prince pour un titre endiablé. Attention, ça joue sévère…

Author: Julien

Né quelques jours après la mort de Jimi Hendrix (on fait se qu'on peut). S'est flatté pendant longtemps de détester le jazz mais attribue désormais cela à une erreur de jeunesse. Déteste vraiment la nouvelle-nouvelle-nouvelle chanson française. Se gausse pourtant d'avoir vu Bashung un soir de 1995 et d'y avoir pris du plaisir. A tenté (vainement) d'être musicien et traine depuis son mal-être dans des débats musicaux stériles. Persiste a porter des pulls à capuche et des Converse (le plus souvent déchirées) à bientôt 40 ans…

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