Olivier Messiaen, ornithologue-rythmicien et… dauphinois (1908-92)
S’il avait été aussi solide qu’un poilu de la Grande Guerre, Messiaen aurait fêté ses 100 ans cette année. C’est justement pendant cette période, en 1914 exactement que la famille Messiaen séjourne pour la 1ère fois à Grenoble. C’est peut-être ce souvenir qui inspirera à Olivier sa passion pour notre région qu’il concrétise dès 1935 en s’installant tous les étés à Petichet dans une maison qui surplombe le lac. Et c’est là qu’il a souhaité reposer sous un oiseau de marbre dans le très paisible petit cimetierre entourant l’église. Cet anniversaire passe relativement inaperçu, les médias étant fort occupés à faire encore monter les ventes de Monsieur Herbert von K. qui lui aussi aurait eu 100 ans mais est largement mieux placé dans les Top 50 du classique bizness.
L’œuvre musicale de Messiaen n’est donc plus très « branchée » et il faut bien reconnaître qu’il est effectivement difficile de l’utiliser comme fond sonore pour le réveillon de Nouvel An ou comme sonnerie de portable. Il s’agit d’une musique savante très construite mais dont une grande partie est accessible même sans connaître les codes de composition. C’est une musique de glorification qui exalte sa foi chrétienne et exprime souvent avec une simplicité touchante son admiration pour les beautés du monde. Il fait volontiers partager ses certitudes musicales et spirituelles à qui se montre réceptif.
Dans ses grandes œuvres pour orchestre la masse orchestrale très importante n’est jamais pesante et il ne lésine pas sur les percussions et les cuivres : Turangalila, Des canons aux étoiles…