Leyla McCALLA – Capitalist Blues

Violoncelliste de formation classique et multi-instrumentiste, Leyla McCalla explore la musique du sud des Etats-Unis aussi bien avec son violoncelle qu’au banjo ou à la guitare. Cette musicienne s’est éloignée du parcours traditionnel du conservatoire à l’orchestre au moment où ses parents, natifs d’Haïti, s’expatriaient au Ghana pour deux ans.

C’est sa rencontre avec le violoncelliste Rufus Cappadocia qui lui donna envie d’expérimenter, d’explorer son instrument, au-delà de ce qu’elle aimait jusqu’à présent, avec des jeux de doigts plus proches de ceux qu’on utilise habituellement avec une guitare ou une mandoline.

En emménageant à la Nouvelle-Orléans, elle émerveille les passants et passantes en jouant du Bach dans la rue. Plus encore, les liens qu’entretiennent la Louisiane et Haïti lui ouvrent les portes de tout un univers musical foisonnant.

Dans son premier album Vari-Colored Songs elle adaptait des poèmes de Langston Hughes, dramaturge américain impliqué dans la renaissance de Harlem, période de renouveau de la culture afro-américaine à Harlem dans les années 1920.

Ainsi, Elle ajoute à ses mélodies blues et cajun une dimension politique forte. Dans son second album A Day For The Hunter, A Day For The Prey elle aborde l’oeuvre éponyme de l’éthonomusicologue Gage Averill sur la musique populaire, le pouvoir et la politique en Haïti, sur le sort des haïtiens qui s’exilent. Dans ses chansons, la musicienne nous parle de migration, d’exode, de misère, en essayant « d’imaginer comment on en arrive à prendre une décision aussi difficile et de comprendre comment l’absence de choix peut infléchir l’orientation de toute une vie ».

Leyla McCalla nous offre aujourd’hui un troisième album fantastique : Capitalist Blues. Plus dansant que les précédents, il est issu de la collaboration avec des musiciens de la Nouvelle-Orléans ainsi que de la diaspora haïtienne, cajuns et zydecos tels que Lakou Mizik, Corey Ledet, Shanon Powell ou Carl LeBlanc.

Pour elle « Capitalist blues est composé de chansons qui reflètent les expériences de vie dans la société capitaliste, où nous serions toujours censés faire plus, être plus et avoir plus. Alors que beaucoup de ces chansons sont tirées de ma propre expérience de la parentalité, je me suis aussi retrouvée à questionner la myriade d’injustices du monde dans lequel nous vivons et comment cela se confronte à nos idéaux dans une société démocratique. En tant que musicienne, je n’aurais jamais imaginé que Capitalist Blues me rendrait aussi heureuse, et peut être que cela représente tout le paradoxe. »

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