LEE FIELDS, LA GRACE ET LA FOUDRE – Un album et un concert labellisé par Bmol

Lee FieldsAprès de 47 ans de carrière, cette figure trop méconnue de la soul music, longtemps restée dans l’ombre de James Brown, nous présentera samedi à La Belle Electrique son nouvel album Special night.

Né à Wilson en Caroline du Nord en 1951, élevé au son du blues que jouaient son père et son oncle sitôt revenus de leur travail dans les champs, formé au chant gospel à l’église de son quartier, Elmer « Lee » Fields rêve d’une carrière à l’instar des James Brown, Otis Redding ou Percy Sledge, les figures soul tutélaires de l’époque.

C’est à 17 ans, sans un sou en poche, qu’il part tenter sa chance à New-York. Il y connaît ses premiers succès d’estime dans les clubs de la ville, et enregistre en 1969 son premier 45 tours, Bewildered. Dans les années 70, il côtoie sur scène Kool and The Gang, Sammy Gordon & The Hip-Huggers ou O.V Wright et enregistre sur une douzaine de labels quelques pépites qui font histoire dans la soul music.

Au début des années 80, alors que l’authentique soul n’est plus en odeur de sainteté, Lee Fields doit se résoudre à gagner sa vie comme agent immobilier. Sans pour autant mettre une croix sur sa passion, il poursuit une carrière cahin-caha en s’essayant à à tous les registres imaginables : du blues des états du sud, du funk à la James Brown-  des sollicitations diverses (Maroon 5, Wilco, Bliss N Eso) et une collaboration pendant 6 ans avec le DJ producteur Martin Solveig avec qui il signera les titres Jealousy et I want you.

C’est le label de Brooklyn Truth & Soul, avec lequel il signe en 2009 et enregistre l’album My world, qui va véritablement le révéler et propulser sa carrière internationale. Le disque  connaît un  succès critique et lui ouvre enfin les portes de la notoriété. En 2012, les 2 producteurs Jeff Silverman et Leon Michels (El Michels Affair, Aloe Blacc, Adele, Ghostface Killah, Jay-Z) remettent le couvert sur l’album Faithfull man, et 2 ans plus tard sur Emma Jean, disque auquel participera activement Dan Auerbach des Black Keys.

Entouré depuis 2002 du groupe New-Yorkais The Expressions -dont les musiciens ont accompagné Amy Winehouse, Sharon Jones, Aloe Blacc ou Adele-  Lee Fields défendra Special night, son tout nouvel opus sorti en novembre dernier chez Big Crown Records.

Sur scène, la sincérité de Lee Fields et l’intensité de son interprétation prennent aux tripes et nous rappellent combien la soul peut offrir de ces moments magiques, hors du temps. La grâce et la foudre réunis dans un corps et dans une voix, en une succession de sentiments mélancoliques et d’exaltation qui emportent l’âme quelque part là-haut. Témoin cette séquence à capela où sa voix puissante et déchirante excelle.

Lee Fields est un parrain de la soul. Et il sera à Grenoble pour la première fois samedi…

# Label Bmol 10

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Author: Jérôme

Persuadé que toute musique a un sens social caché, il déteste Florent Pagny et Elton John. Musicien, il raconte partout qu'il a joué avec Tiken Jah Fakoly et qu'il a touché Angus Young lors d'un concert à Alpexpo en 1980. Il essaye lamentablement d'imposer l'écoute de France Culture en voiture à ses enfants, mais connaît le rap et le r'n'b de Skyrock par cœur. Obnubilé par la désertion des jeunes en bibliothèque, il serait prêt à remplacer le logo des bibliothèques de Grenoble par une photo plain-pied de Beyonce.

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