KATE BUSH « Le temps du rêve », les rêveries musicales de Kate Bush

Kate Bush : Le temps du rêve, première biographie en français de Frédéric Delâge, vient juste de sortir. Fan de la célèbre chanteuse, je l’ai lu d’un trait, n’hésitant pas à ouvrir au-delà de sa discographie, les portes de l’imagination artistique de la « sorcière du son ».

La petite «Cathy» est issue d’une famille excentrique de musiciens vivants dans une ancienne ferme de la campagne anglaise. Bénéficiant d’une éducation libre, elle écrit très tôt ses premières compositions, et c’est l’apprentissage du piano qui la pousse à embrasser une carrière musicale, en ayant comme modèles ses idoles, Elton John et David Bowie.

La jeune prodige, singulière et secrète, brune aux cheveux longs et à la voix aérienne, est repérée par David Gilmour, guitariste de Pink Floyd, qui l’accompagne pour la sortie de son premier album The kick inside en 1978. Un ovni musical, lunaire, surnaturel et obsessionnel, en pleine période punk. C’est le carton planétaire avec notamment le tube Wuthering heights inspiré d’un classique de la littérature anglaise Les hauts de Hurlevent.

Lionheart - Kate BushDéjà, son univers artistique propose une exploration musicale étrange, romantique, voir sauvage, en dehors des modes. Devenue très médiatisée, la fascinante Kate rejette vite le star system pour se concentrer sur son travail de composition. Il faut dire que c’est une perfectionniste acharnée, mettant des années à peaufiner ses albums afin d’atteindre la perfection. De plus, comme elle aime à le dire, la simplicité de sa vie quotidienne est la source première de son inspiration.

Never for ever - Kate BushDeux autre albums suivent, Lionheart et Never for ever, contenant la chanson Babooshka dont le son de verres brisés provient de la découverte du synthétiseur-échantillonneur, grâce à son ami Peter Gabriel. Cet outil, permettant de multiplier les sons et de les transformer, donne de nouvelles perspectives infinies de création sonore.  La force de la batterie de Phil Collins offrant également une énergie plus rythmique à ses compostions.

Kate se veut de plus en plus novatrice et audacieuse (effets sonores, voix masculines, instruments anciens…), libre et indépendante face aux médias et à l’industrie musicale.

Elle effectue une tournée où elle propose une innovation technologique. Elle est la première artiste à utiliser un micro-casque afin d’avoir les mains libres pour proposer un mélange de danse, mime, poésie, chants, jeux de lumières et magie. Le tout en portant des tenues extravagantes. Les performances créatives scéniques de son Tour of life font voler en éclat sa timidité et ses angoisses, révélant ainsi la lionne tapie en elle.

Dans les années 80, Kate devient une idole pop et en tant qu’interprète-compositrice prenant le contrôle de tout le processus de production de ses albums The Dreaming, Hounds of love son meilleur album avec l’hypnotique Running that hill qui sera repris par Placebo, The sensual world auxquels participent Alan Stivell et le trio Bulgarka.

Son Home Studio lui donne de nouvelles idées d’expérimentation musicale, et met en scène de véritables performances scéniques dans ses clips. Ainsi chaque chanson devient un petit tableau musical proposant son propre univers, influencé par la poésie, la littérature, le cinéma, le folklore…

Son unique chanson en français Ne t’enfuis pas est un petit bijou musical, ainsi que son duo avec Peter Gabriel Don’t give up.

Dans les années 90, Kate prend du recul. Vont paraître une compilation The whole story, puis The red shoes en collaborant avec Eric Clapton et Jeff Beck. Elle participe à l’album de reprises d’Elton John avec le titre Rocket man.

Dans les années 2000, après dix ans de silence, Kate devenue mère d’un petit Bertie, revient avec son double album Arial contenant un hommage à Elvis Presley : King of the moutain. Elle réenregistre des chansons revisitées pour son Director’s cut. L’hiver est à l’honneur pour 50 words for snow, puis retour sur scène en 2014 pour le live Before the dawn.

Le chanteur de jazz américain Théo Blekmann détourne dans Hello earth les compositions de l’énigmatique chanteuse anglaise, pour un autre voyage sonore en hommage à son héroïne pop.

Finalement, écouter l’œuvre musicale de la sensuelle Kate, c’est laisser libre court à son imagination en flottant entre songe et réalité, pour planer dans un rêve musical éveillé.

Author: Stephane

Encyclopédiste des années 80 et collectionneur de 45 tours, il ne s'est toujours pas remis de la séparation du groupe ABBA. A toujours rêvé d'être un rockeur à la Rod Stewart mais aurait aimé aussi savoir jouer de la harpe celtique. Véritable archéologue du fonds commun Musique, il souhaite faire revivre des artistes inavouables à travers des articles et des vidéos sur Bmol, en assumant sans complexe son côté rétro et nostalgique de la génération Casimir! A osé un jour passer "Dancing Queen" à l'espace Musique et Cinéma de la bibliothèque Kateb Yacine !

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