RAPHAELLE BROCHET & PHILIPPE AERTS « Kamalâmba »
Tout à la fois un couple, un tandem, un duo, un yin et un yang : la magie advient quand deux solistes d’exception dialoguent sur un pied d’égalité. J’ai nommé Raphaëlle Brochet aux cordes vocales, Philippe Aerts aux cordes tout court (contrebasse, et basse électrique sur un seul titre).
Même si elle compose et arrange davantage que lui, c’est bien à deux qu’ils explorent comme en leur jardin les harmonies du jazz et les traditions du monde. On entend des vibrations brésiliennes, des volutes arabo-andalouses, ou des ragas venus d’Inde, source d’inspiration majeure, pays qu’ils visitent chaque année. Le morceau qui donne son titre de l’album, Kamalâmba, désigne d’ailleurs l’une des mille déesses du panthéon indien. Kamalâmba est la déesse assise sur une fleur de lotus : elle s’épanouit alors qu’elle a les pieds dans une eau stagnante. De la beauté avec/malgré ce qui croupit.
Célébrons la fleur les yeux fermés, pour tout ce que l’on ne voit pas : son parfum, et la science poétique des jardiniers.