JJ Cale par Bertrand Bouard (livre)

Je me suis replongé dans la musique de JJ Cale à l’occasion de la parution de sa biographie – sobrement intitulée JJ Cale – chez l’éditeur Le Mot & Le reste. Mort en 2013, JJ Cale a végété pendant longtemps dans l’ombre. Au début des années 70, sa carrière est dans l’impasse. C’est la reprise de ses chansons par les stars de l’époque qui vont le maintenir en vie et notamment Eric Clapton qui, le premier, en reprenant After Midnight et Cocaine et en les transformant en tubes planétaires va mettre JJ Cale sur orbite, asseyant la légitimité du musicien à défaut des ventes de ses albums. D’autres – nombreux – suivront : Lynyrd Skynyrd (Call Me The Breeze), Mark Knopfler, Bryan Ferry, Santana ou plus récemment Lee Fields

De formats courts (souvent deux minutes, rarement plus de trois), marmonnées voire susurrées d’un air nonchalant, les chansons de JJ Cale sont uniques et immédiatement reconnaissables : un mélange de blues, de folk, de country et de rock saupoudré parfois de jazz (le musicien faisait tout le temps évoluer ses chansons en concert à la manière des musiciens de jazz) sur des tempos lents et qui racontent de petites histoires. Rien de démonstratif, mais des ambiances finement travaillées qui demandent à tendre l’oreille pour en saisir les subtilités. Car malgré son image de nonchalance et de décontraction qu’inspire fortement sa musique, JJ Cale était un perfectionniste maitrisant les techniques d’enregistrement et accordant beaucoup d’importance au son, en particulier de ses guitares.

Personnage atypique qui détestait la lumière et les feux des projecteurs, JJ Cale était complètement indifférent à la communication et aux médias toute sa vie durant. Ses pochettes d’albums ne le montrent que rarement et seulement à la fin de sa carrière (To Tulsa and back), protégeant ainsi son anonymat. Ses interviews ont été rares. Il a connu les périodes de vaches maigres et vécu longtemps dans une caravane au fin fond de l’Oklahoma et ce même une fois à l’abri du besoin. Il portait des t-shirts à 5 dollars. JJ Cale était avant tout un musicien qui bricolait ses chansons dans son coin, tant mieux si elles parlaient aux gens, sinon tant pis. Par les temps qui courent, son attitude a à quelque chose de délicieusement suranné et rafraichissant. Sa musique par contre n’a pas pris une ride…

Author: Julien

Né quelques jours après la mort de Jimi Hendrix (on fait se qu'on peut). S'est flatté pendant longtemps de détester le jazz mais attribue désormais cela à une erreur de jeunesse. Déteste vraiment la nouvelle-nouvelle-nouvelle chanson française. Se gausse pourtant d'avoir vu Bashung un soir de 1995 et d'y avoir pris du plaisir. A tenté (vainement) d'être musicien et traine depuis son mal-être dans des débats musicaux stériles. Persiste a porter des pulls à capuche et des Converse (le plus souvent déchirées) à bientôt 40 ans…

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