JEAN COCTEAU EST UNE ROCK STAR !

La bête et la bête

Un dimanche soir en zappant sur ma télécommande je tombe par hasard sur le film «La Belle et la Bête» sur la chaîne Arte, suivi d’un documentaire sur la vie tumultueuse de son réalisateur, Jean Cocteau.

N’ayant j’aimais vu ce film, je décide de le regarder (mieux vaut tard que jamais) afin de connaître ce chef-d’œuvre du cinéma français d’après-guerre avec l’illustre Jean Marais.

Cette rediffusion tombe à pic car cette année c’est l’anniversaire des 50 ans de la mort de Jean Cocteau (en 1963, il meurt le lendemain de la mort de son amie Edith Piaf. La rumeur dit qu’il décéda en apprenant la triste nouvelle). C’est donc pour moi l’occasion ou jamais de découvrir son étrange univers artistique.

Metallica-Through-the-Never-FilmJe suis un peu intrigué par la légende de ce film car quelques jours avant j’avais regardé l’interview du groupe Metallica sur Canal Plus pour la sortie de leur nouveau film «Through the never». J’avais appris que ces rockeurs de heavy metal, collectionneurs d’œuvres d’art, sont des fans de Cocteau et que leur film préféré est justement «La Belle et la Bête».

En regardant ce film en noir et blanc je suis surpris par la qualité esthétique des décors et des effets spéciaux de l’époque (1946). Je comprends petit à petit pourquoi ce film fantastique, véritable conte de fée cinématographique, a inspiré certains rockeurs.

Certaines scènes du film me font penser tout de suite à certains clips comme celui de Bonnie Tyler dans « Total eclipse of the heart » ou l’on voit la blonde rockeuse galloise déambuler (comme la belle Josette Day) dans les couloirs d’un château brumeux s’inspirant de celui de la bête.


De même pour le chanteur Meat Loaf qui dans son tube «I would do anything for love» se prend pour la bête tentant malgré sa laideur, de séduire une belle brune.


Ça me rappelle aussi un groupe écossais de musique atmosphérique qui portait le même nom de famille : les Cocteau Twins, qui dans les années 80 interprétaient des chansons inspirées par son univers et portées par la voix éthérée et féérique de la chanteuse Elizabeth Frazer.


Son film mythique avait déjà inspiré Disney en 1991 pour un film d’animation dont la chanson «Beauty and the Beast» était interprété par le duo lyrique : Céline Dion et Peabo Bryson.


La comédie musicale fut un triomphe à Broadway avec des chansons composées par le célèbre compositeur américain Alan Menken. La version française débarque actuellement au théâtre de Mogador.
De plus, quand on apprend à connaître la personnalité et la vie du réalisateur on peut se dire que si Jean Cocteau était toujours vivant il serait forcement une rock star. En effet ce dandy talentueux et énergique a eu une véritable vie de rock star que même Lady Gaga pourrait envier.

Jean Cocteau

Ce fut en effet un artiste autodidacte, touche-à-tout (poète, dessinateur, peintre, parolier, polémiste, graphiste, metteur en scène, romancier et cinéaste) aimant la gloire et les feux des projecteurs, désirant être toujours sur la scène médiatique, sachant s’entourer en collaborant avec plein d’artistes de son temps. Un lanceur de modes et un non conformiste, n’hésitant pas à assumer ses addictions et ses désirs en vivant ouvertement son homosexualité.

La vie publique du sulfureux Jean Cocteau avait tout les attributs de la rock attitude bien que le seul domaine où Jean Cocteau n’arriva pas à percer fut la musique. Il se consola par des collaborations littéraires avec ses amis musiciens, comme le compositeur Henri Sauguet, mettant en musique ses poèmes.

Artiste polyvalent, Cocteau voulaient faire tomber les barrières interdisciplinaires entre les divers arts. Ses idées ont influencé le groupe des Six dans leur œuvre collective musicale, le ballet «Les mariés de la Tour Eiffel ».

Finalement Jean Cocteau était un véritable rebelle génial dont les écrits et le monde imaginaire inspirent toujours notre scène artistique. Je comprends mieux pourquoi les rockeurs Lars Ulrich et Kirk Hammett de Metallica sont des fans de Cocteau.

Author: Stéphane

Encyclopédiste des années 80 et collectionneur de 45 tours, il ne s'est toujours pas remis de la séparation du groupe ABBA. A toujours rêvé d'être un rockeur à la Rod Stewart mais aurait aimé aussi savoir jouer de la harpe celtique. Véritable archéologue du fonds commun Musique, il souhaite faire revivre des artistes inavouables à travers des articles et des vidéos sur Bmol, en assumant sans complexe son côté rétro et nostalgique de la génération Casimir! A osé un jour passer "Dancing Queen" à l'espace Musique et Cinéma de la bibliothèque Kateb Yacine !

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