FESTI-DEBRIEF #3 : FAUVE – LE CABARET FRAPPE
Il est des concerts qui rendent heureux. Celui de Fauve au Cabaret Frappé est de ceux-ci.
Parce qu’on s’attend à tout, et pas forcément au mieux, quand les premiers accords de Saint-Anne se détachent, on reste stoïque. On se souvient de cette indolence dans les textes, de ces rythmiques lancinantes qui semblent ne jamais décoller. Oui, mais voilà. L’intro de Saint-Anne se fait grisante, entêtante, et comme pour envoûter un chapiteau archi-comble, le chanteur parcourt les 10 m d’ouverture de la scène avec une frénésie inquiétante. La voix haletante et claire se maintient toute la longueur du monologue, sereine et intrépide, soutenue par un accompagnement tout en puissance contenue. On se surprend à sourire, voire à se détendre.
Alors, oui, Diabologum et Programme se sont déjà prêtés à l’exercice, mieux, peut-être, et oui, les thèmes traités dépassaient le carcan parisiano-parisien de Fauve. Peu importe.
Et Le Blizzard débarque, et tout le public du Cabaret se met à scander en coeur, le poing levé « Nique ta mère, le blizzard ». Ca sent un peu la rebellion adolescente. Soit. L’hyperactif des mots enchaîne encore et toujours, sans bafouille et sans peur. Et oui, littéralement, on se noie dans « Les nuits fauves ». Les images défilent à toute vitesse dans un fond de scène comme unique source de lumière. Puis vient Kané, et son refrain étourdissant qu’on se surprend à fredonner jusque sur le trajet du retour. Les lumières se rallument, le concert est fini. Qu’à cela ne tienne on vient de passer un bon moment.
Et même s’il est facile de critiquer Fauve, pour ses tranches de vie de jeune bourgeois et ses interrogations tout droit sorties de Dawson, on vient de passer une heure à se faire plaisir. Il parait que c’est tellement plus facile de sourire, plutôt que d’être heureux. Et si on avait fait les deux?
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