DANS LES STADES ÇA CHANTE, ÇA JOUE, ÇA DANSE…

On a vu la semaine dernière que la musique pouvait s’inspirer du football. Le public de stades puise aussi dans le répertoire musical pour encourager ses joueurs. La plupart des chants de supporters anglais sont nés de reprises de tubes pop des années 60, réarrangés.

En France, on connaît bien le Seven nation Army de White Stripes qui a eu l’insigne honneur d’apparaître sur la plupart des terrains. On sait aussi que toute sono de stade digne de ce nom chauffe son public avec le Jump de Van Halen ou le We are the champions de Queen. On a tous déjà entendu le célèbre hymne de la Ligue des Champions, adapté d’une œuvre de Haendel, qui fait dresser le poil de l’amateur de football et est source de tensions conjugales certains mardis et mercredis soirs (« Oh non, pas encore du foot ! »). Ben au moins tu vois chérie, j’en écoute de la musique classique…

Mais on sait moins l’influence des Corons de Pierre Bachelet sur les Lensois. Lens, parlons en. Ou quand le football sublime une ville. Personne ne connaîtrait Lens sans son équipe de foot. Une population de 36.000 personnes (équivalente à Échirolles) pour un stade de 40.000 drainant un public de toute la région Nord. Lens, toute entière tournée vers son équipe et ses Sang-et-or et qui entonne à chaque match son chant fétiche. On comprend dans cet extrait du film Les Ch’tis comment cet hymne, bien plus qu’une chanson, symbolise l’amour d’un public pour sa région, son passé et véhicule certaines valeurs.

Impossible de parler foot et musique sans évoquer le plus belle chanson jamais reprise par des supporteurs, le You’ll never walk alone (Tu ne marcheras jamais seul … waoh) des kops de Liverpool et de Celtic Glasgow. Chanson écrite en 1945, devenue populaire pour cause de guerre car tout le monde avait alors un proche sur le front, reprise par Elvis Presley puis par Pink Floyd (Fearless) en y intégrant les chants de supporters lipulverdiens. On n’est donc jamais seul quand on aime le foot et que l’on suit son club. On chante, on fait partie d’une même communauté, de la grande famille de son club de cœur… Un dicton dit qu’il suffit d’avoir vu un match et entendu une fois ce chant à Ansfield Road pour aimer le football… Appréciez au passage l’unisson et la justesse des chants (malgré la bière) et voyez combien la culture musicale en Grande-Bretagne est 100 fois supérieure à celle de n’importe quel autre pays européen. Ça se passe ici.

Mais l’ambiance dans certains stades français n’a pas tellement à envier (un peu quand même) à nos voisins anglais. Témoin les deux tribunes qui se répondent d’un Alleeeez l’OM! lors d’un OM – PSG en 2008. Ça a de la gueule ! Et dans le genre, un petit cadeau pour les ultras qui nous suivent : allez voir le bonus tout à la fin de cet article.

Les supporters ca chante mais ca joue aussi de la musique, enfin des airs, de vagues airs même souvent. Vous connaissez probablement déjà par cœur le vuvuzela. Cette trompe sud-africaine est la star des stades là-bas. Son utilisation fait déjà débat car le son qu’elle produit est primaire et assez affreux, une sorte de gros bourdonnement de frelons. Certains craignent même que la compétition en soit gâchée… c’est pour dire.

Musique et danse font à ce point parties du quotidien en Afrique de l’ouest que les spectacles musicaux ne sont pas rares à la mi-temps des matchs de football. A la vue de ce clip publicitaire on comprend combien football et musique sont définitivement indissociables, particulièrement au Brésil.

Et si l’on pousse le bouchon jusqu’à la danse, on peut signaler que vient d’être créé à l’occasion de cette Coupe du Monde un trophée qui récompensera la plus belle danse d’un footballeur célébrant son but. L’on s’aperçoit ici combien la danse est d’ailleurs un peu plus classe pour célébrer un but que les provocations guerrières de certains joueurs…

Mais en Europe aussi les instruments font partie du folklore. Outre les percussions diverses (très mal) jouées par les supporters (en général les mêmes qui hurlent torses nus en hiver dans les stades), il est à noter la disparition quasi totale dans les stades européens de la trompette hispanisante qui faisait reprendre un « olé » aux spectateurs, ainsi que les sifflets à roulette qui faisaient perdre la moitié de son audition en un seul match.

La semaine prochaine : Les films documentaires Footballeurs et musique…

Author: Jérôme

Persuadé que toute musique a un sens social caché, il déteste Florent Pagny et Elton John. Musicien, il raconte partout qu'il a joué avec Tiken Jah Fakoly et qu'il a touché Angus Young lors d'un concert à Alpexpo en 1980. Il essaye lamentablement d'imposer l'écoute de France Culture en voiture à ses enfants, mais connaît le rap et le r'n'b de Skyrock par cœur. Obnubilé par la désertion des jeunes en bibliothèque, il serait prêt à remplacer le logo des bibliothèques de Grenoble par une photo plain-pied de Beyonce.

4 Replies to “DANS LES STADES ÇA CHANTE, ÇA JOUE, ÇA DANSE…”

  1. Très bel article de Claire sur son blog, très fouillé et passionnant. Le football déchaine décidément toutes les passions… A noter aussi ce site très intéressant qui met en lumière les rapports que le foot entretient avec plein d’autres champs…

  2. Bravo à vous !

    De la part d’une blogueuse danseuse de tango argentin qui existe grâce à la sueur de son front et à Overblog, le lien vers ma dernière publication, qui pourrait vous intéresser. Comme vous, nous avons voulu faire monter le football des pieds aux lèvres et à la tête…

    http://www.tango-argentin-orleans.com/

    Je connais bien Grenoble, j’y ai vécu de la maternelle au bac… J’y descends de temps en temps.

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