Bireli Lagrène et Multiquarium Big Band – Remembering Jaco !

Ah! qui de mieux que Bireli Lagrène pour rendre hommage à Jaco Pastorius ?

Jaco Pastorius fit partie dans les années 70 des bassistes – avec entre autres Stanley Clarke pour la partie jazz-rock et Bootsy Collins pour le versant funk – qui repoussèrent les limites de leur instrument en lui accordant une place centrale dans leur musique et en en faisant aussi un instrument de soliste à l’égal du saxophone ou de la trompette, instruments roi dans le jazz. Jaco Pastorius y ajoutait un sens de la composition remarquable qui explose sur les albums Jaco Pastorius et surtout Word of Mouth. Bassiste virtuose et inspiré, il jouait le plus souvent sur une basse fretless (sans frettes, les petites barres de métal qui composent des cases sur le manche et indiquent les notes justes) à l’instar des violons, violoncelles et contrebasses, ce qui exige un jeu très précis pour éviter les fausses notes mais donne aussi des possibilités nouvelles notamment de vitesse sur le manche, bien utiles lorsqu’on se lance dans des solos.

Et que vient faire Bireli Lagrène là dedans me direz-vous ? Le jeune Bireli croisa la route du bassiste dans les années 80, lorsqu’il s’affranchit de l’influence de Django Reinhardt pour tenter de nouvelles aventures musicales et notamment celle de la fusion, très en vogue dans ces années là. La rencontre dans un club de jazz à New-York fut un choc pour Bireli qui n’avait jamais entendu personne jouer de la basse comme ça et le courant passa tout de suite entre les deux hommes qui enregistrèrent deux albums et firent de nombreux concerts ensemble. Malheureusement la santé déclinante de Pastorius et sa mort quelques années plus tard dans des circonstances tragiques mirent fin à l’expérience.

Pour ce disque, Lagrène délaisse donc la guitare pour s’emparer de la basse et montrer toute l’influence du maître. En véritable caméléon, il parvient à s’emparer de son style si particulier tant rythmiquement que pour la partie improvisation. Entouré de deux tauliers du jazz français, André Charlier (batterie) et Benoît Sourisse (piano, claviers) et de leur Big Band qui regroupe la fine fleur du jazz français, l’exercice est une réussite et fait revivre les titres emblématiques de Jaco en solo et dans le super-groupe Weather Report

Si vous voulez emprunter les disques dans les BM de Grenoble où Jaco Pastorius et Bireli Lagrène ont collaboré, c’est ici :

Heavy’ n jazz

Live in Italy

Disponible sur DiMusic : https://music.divercities.eu/albums/581632

Author: Julien

Né quelques jours après la mort de Jimi Hendrix (on fait se qu'on peut). S'est flatté pendant longtemps de détester le jazz mais attribue désormais cela à une erreur de jeunesse. Déteste vraiment la nouvelle-nouvelle-nouvelle chanson française. Se gausse pourtant d'avoir vu Bashung un soir de 1995 et d'y avoir pris du plaisir. A tenté (vainement) d'être musicien et traine depuis son mal-être dans des débats musicaux stériles. Persiste a porter des pulls à capuche et des Converse (le plus souvent déchirées) à bientôt 40 ans…

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