THEE MORE SHALLOWS, « Book of bad breaks »

De la pop foutraque, mélange de superbes mélodies et de bidouillages sonores, le tout au service d’un univers très personnel. Une pop gorgée d’émotions en importation directe des Etats-Unis…

Voilà le genre de disque qui vous réconcilie avec le métier de discothécaire. Car après avoir ingurgité des tonnes de nouveautés, après avoir essayé vainement de suivre le flot torrentiel de l’actualité musicale (sans y parvenir), le spécialiste que je suis (sensé être) tombe encore sur ce genre de pépites qui l’aide à s’accrocher à la rive : un groupe à mes oreilles inconnues, jamais entendu parler de près ou de loin et pourtant il s’agit sans doute d’un des disques que j’ai le plus écouté ces derniers mois.

Après consultation de mes archives personnelles(Allmusic), j’apprends que ce groupe de San Francisco nous livre là son troisième album. Si certaines des chansons de Thee More Shallows ont l’évidence de futures classiques (« Night at the knight school« , « The White Mask« ) le groupe aime à brouiller les cartes en mélant à sa pop des pincées d’expérimentations et de bidouillages sonores du plus bel effet. La structure même des morceaux est inhabituelle : sur « Night at the knight school » ils nous assènent un magnifique break au premier tiers du morceau avant même le refrain! L’utilisation de la batterie sort aussi de l’ordinaire, on est loin du martèlement métronomique et plus proche du jazz et elle est souvent placé bien en avant dans le mix. Ils parsèment également la tracklist de formats courts, sortes d’intermèdes musicaux (Int #1,#2,#3) qui viennent renforcer la sensation d’arpenter un univers musical fort.

Et quand en plus ils poussent le bon goût jusqu’à sortir ce disque dans un beau digipack avec une pochette pareille, on est obligé de s’incliner bien bas…

A écouter également sur leur site MySpace, le superbe morceau « Ballad of Douglas Chin » extrait de leur premier album « A history of sport fishing » (Monotreme, 2002).

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Author: Julien

Né quelques jours après la mort de Jimi Hendrix (on fait se qu'on peut). S'est flatté pendant longtemps de détester le jazz mais attribue désormais cela à une erreur de jeunesse. Déteste vraiment la nouvelle-nouvelle-nouvelle chanson française. Se gausse pourtant d'avoir vu Bashung un soir de 1995 et d'y avoir pris du plaisir. A tenté (vainement) d'être musicien et traine depuis son mal-être dans des débats musicaux stériles. Persiste a porter des pulls à capuche et des Converse (le plus souvent déchirées) à bientôt 40 ans…

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