GRINDERMAN, « s/t »
GRINDERMAN a été formé en 2006 par Nick Cave et certains de ses Bad Seeds, le groupe qui l’accompagne depuis plus de 20 ans. La vie de Nick Cave est assez singulière. Né et élevé en Australie jusqu’à l’âge de 23 ans, il a vécu successivement à Londres, Berlin, Sao Paulo et Brighton. Une « gueule » qu’on n’oublie pas, des histoires d’amour tumultueuses (il en garde un stigmate sur la joue gauche), des activités tous azimuts (poète, écrivain, scénariste), une œuvre marquée par la religion et par les racines de la musique populaire américaine, des apparitions au cinéma en tant qu’acteur ou comme compositeur de musiques de films… et mille autres choses, trop longues à raconter ici… mais dont nous parlera peut être Rosie dans un de ses prochains Via Musique qui lui sera consacré.
Rien d’étonnant donc à ce que, à plus de 50 ans, Nick Cave se lance dans l’aventure d’un nouveau projet avec un album résolument plus rock que ses derniers enregistrements. Zigzaguant entre guitares distordues et ambiances blues électrique, on découvre du grand Nick Cave qui reprend sa guitare, pour la première fois depuis longtemps, et nous offre un rock tendu aux histoires tordues, salaces et immorales.
Le premier morceau qui saute aux oreilles est le bruyant et délirant « No Pussy blues » (voir la vidéo en concert ci-dessous) où il narre les frasques d’un type à la recherche désespérée d’un coin chaud où passer la nuit… (les anglophiles comprendront) superbe moment de tension puis d’explosion finale ! Les autres titres ne sont pas en reste. Les parties de guitare de Cave privilégient la spontanéité à la technique, les parties plus calmes sont élégantes mais dégagent une intrigante odeur de souffre. Mute Records avait vu assez juste en qualifiant l’album de « saleté poilue dégoulinante de crasse et de noirceur ».
Bref, une vraie leçon de classe que nous donne ici Nick Cave et ses acolytes, vérifiant l’adage, pourtant rare en rock, selon lequel c’est dans les vieux chaudrons que l’on fait les meilleures soupes.
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Nick Cave « renoue » avec la fée électricité et ses amours musicales de jeunesse. Du rock tempêtueux et tumultueux… A découvrir aussi son premier groupe, avant les Bad Seeds, le Birthday Party (punk débridé)… Du bon temps en perspective.