FRANK ZAPPA, « Apostrophe (‘) »

Pas de raison particulière à cette chronique consacrée au Mother of Inventions : pas d’anniversaire de naissance ou de mort (ah si il est mort il y a 15 ans !), pas de réédition luxueuse avec raretés et autres live, juste le plaisir de se replonger une fois encore dans l’univers de ce musicien génial qui aura su mieux que personne mêler dans sa marmite infernale jazz (un de ses albums ne s’appelle-t-il pas « Jazz from Hell » ?), rock, blues et musique contemporaine.

Frank Zappa - Apostrophe (')

A ma connaissance un des rares albums de Zappa à être intéressant de bout en bout (ou presque) : on n’y trouve pas les habituelles scories ou digressions qui venaient parfois gâter le plaisir de l’auditeur au gré de son impressionnante discographie (pas loin de la soixantaine d’albums). Ici il nous gratifie d’un condensé de ce qu’il sait faire de mieux : quelques plans jazz voire free ici et là, de belles envolées de guitares avec ce son caractéristique qui le rapproche par moment d’Hendrix (et le fait que le musicien continue à sortir régulièrement des disques posthume par on ne sait quel mystère ?), des morceaux bien construits et inventifs le tout servi par des musiciens hors pair (entre autres Jack Bruce à la basse) comme d’habitude chez Zappa. Et même une ballade imparable avec une mélodie accrocheuse (« Uncle Remus ») qu’on se plaît à reprendre en chœur.

Tout cela fait ce cet album une porte d’entrée privilégiée dans le monde enchanté de Frank Zappa peut-être davantage encore que la compilation que cet incorrigible satiriste avait sorti sous le nom de « Strictly commercial » (un des albums de son premier groupe The Mothers of Inventions s’intitulait sobrement « We’re only it for the money » soit « On le fait seulement pour le fric »). Les adeptes de la langue de Dylan pourront d’ailleurs apprécier son humour corrosif et son sens de l’absurde. Quant aux autres ils se consoleront largement avec sa musique. A (re)découvrir…

Où trouver ce document ?

Petite curiosité : un morceau d’Apostrophe joué en concert par son fils, Dweezil Zappa…

Author: Julien

Né quelques jours après la mort de Jimi Hendrix (on fait se qu'on peut). S'est flatté pendant longtemps de détester le jazz mais attribue désormais cela à une erreur de jeunesse. Déteste vraiment la nouvelle-nouvelle-nouvelle chanson française. Se gausse pourtant d'avoir vu Bashung un soir de 1995 et d'y avoir pris du plaisir. A tenté (vainement) d'être musicien et traine depuis son mal-être dans des débats musicaux stériles. Persiste a porter des pulls à capuche et des Converse (le plus souvent déchirées) à bientôt 40 ans…

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