BRIAN BLADE, Season of changes
Brian Blade est plus connu comme sideman avec Kenny Garrett, Joshua Redman, Wayne Shorter ou autres « pointures » du jazz américain, que comme leader et compositeur. Connu étant beaucoup dire, tant la section rythmique est souvent oubliée…
Car BRIAN BLADE est batteur. Oubli qui dans son cas devrait être largement réparé, car ce jeune batteur nous livre avec « Season of change » un album à écouter comme on regarde un film : ses plages sont autant de scènes d’atmosphères toutes différentes, qui suivent une progression dramatique autour du morceau qui a donné son titre à l’album, avec ruptures de ton, moments de rêveries, d’exaltation, de pure énergie, ou de recueillement.
Il est entouré de son groupe, The Fellowship Band, où l’on retrouve le guitariste Kurt Rosenwinkel (j’ai un faible pour « Most precious one », pièce en 2 parties contrastées où on l’entends avec John Cowherd au piano puis au moog), ainsi que deux saxophonistes – Myron Walden, alto et clarinette basse et Melvin Butler, ténor – et là, j’ai un autre gros faible pour « Improvisation », duo entre Myron Walden à la clarinette basse et J. Cowherd qui tient une sorte de bourdon à l’harmonium : une pièce qui donne envie de réécouter les vieux enregistrements de John Surman, époque « Upon reflection » ou « The amazing adventures of Simon Simon » (deux « vieilleries » superbes qui traversent le temps, toujours disponibles dans les Bibliothèques de Grenoble).
Par ailleurs, les frappeurs nous gâtent ces temps-ci : Aldo Romano a lui aussi enregistré une série de ses compositions, toujours aussi lyriques, dans « Just jazz » (avec entre autre Géraldine Laurent au saxophone) ; Marilyn Mazur (percussions, percussions-claviers), qui avait débuté chez Miles Davis à la fin des années 80, a sorti un album magnifique chez ECM en duo avec Jan Garbarek, Elixir.
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Très bel album effectivement (surtout dans la deuxième partie moins « classique » il me semble), un jazz assez original avec des aspects rock par moments et d’autres plus atmosphériques voire « ambient ». Je dois avouer moi aussi une faiblesse pour la très belle « Improvisation » et les envolées lyriques de Myron Walter. Une pièce dont je ne me lasse pas et qui tourne en boucle dans mes écouteurs…