PIERRE SCHAEFFER, « L’OEUVRE MUSICALE »

Attention, monument ! …enfin dans les bacs.

Pierre Schaeffer, c’est le père fondateur de la musique concrète, vénéré par les musiciens pratiquant la musique électronique, et L’Oeuvre musicale est un coffret de 3 disques réunissant des enregistrements remasterisés de ses créations musicales : une sorte de mise en abîme des techniques d’enregistrement et de traitement du son au fil du XXème siècle :

Pierre Schaeffer travaillait dans les années 50 à partir de disques microsillons souples et de bandes magnétiques, tout cela demandant des manipulations assez compliquées exigeant une grande dextérité : la plus grande précision était de mise, sans écarter pourtant l’intervention du hasard! (imaginez plusieurs platines garnies de disques souples, à faire tourner à la main dans une synchronisation parfaite, pour réenregistrer le résultat sur une bande magnétique, qui a son tour sera sans doute découpée et recollée par petits bouts…C’est sûr, c’est plus simple 50 ans plus tard avec nos logiciels dernier cri!).

C’est Pierre Schaeffer qui le premier soutint que tout son, indépendamment de son origine, peut devenir objet musical (une révolution en 1948!), et qui imagina, avec les moyens dont il disposait à l’époque, de traiter les sons qu’il enregistrait (trains, conversations, pianos, casseroles etc…) comme des objets sonores manipulables à loisirs, en les rendant le plus souvent méconnaissables (lecture à l’envers, suppression de l’attaque ou au contraire coupure du son, utilisation du son « en boucle » par la technique du sillon fermé etc…).
Il nous explique ici ce qu’il entend par « objet sonore ».

C’est aussi Pierre Schaeffer qui fonda le GRM (Groupe de Recherches Musicales), puis plus tard l’INA (Institut National de l’Audiovisuel), tout cela au sein de la Radio Télévision Française : c’est en effet l’art de la radio qui donna naissance à ce qu’on appelle la musique concrète (ou acousmatique) et dont les derniers avatars se retrouvent peu ou prou dans toutes les formes de musiques électroniques actuelles.
Et c’est encore lui qui créa en collaboration avec Pierre Henry Symphonie pour un homme seul, œuvre fondatrice de la musique concrète, chorégraphiée par Maurice Béjard, qui fit le tour du monde.

Depuis ces années d’expérimentation, la musique électronique a fait bien du chemin, les techniques aussi, et sans doute bon nombre de jeunes (ou de moins jeunes) DJs faisant tourner en boucle les sillons de leur vinyles, pratiquant le scratching, le toasting et autres collages et mixages ne s’imaginent pas que 60 ans avant eux un directeur de la radio nationale s’adonnait aux mêmes plaisirs, …avec un matériel du volume d’un semi-remorque !

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Author: Martine

Si j'avais le choix de la couleur, j'aimerais assez être bleue, comme la note du même nom; si j'étais une note, j'aimerais être n'importe quelle petite croche de l'adagio du concerto pour clarinette de Mozart (et je promets de rester bien à ma place), ou encore un silence entre 2 notes de Thelonious Monk; si je devais changer de métier, je me vois bien pâtre sur un rocher chez Schubert ou ornithologiste chez Charlie Parker… Mais bon, j'avoue, dans la vraie vie je m'appelle Martine, et je suis amatrice, outre de musiques en tous genres - mais plus particulièrement celles qui passent à des heures impossibles à la radio - de moelleux au chocolat (avec un fond de sauternes), car c'est bien connu, ventre affamé n'a point d'oreille, et dans notre métier, les oreilles, c'est essentiel !

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