JIMI HENDRIX, « Band of Gypsys »
Faisons fi de la nouveauté ! Face à la croissance exponentielle des sorties de disques, il est peut-être temps de (re)découvrir quelques pépites enfouies dans le cours de l’histoire du rock.
Contrairement à ce que sa pléthorique discographie pourrait laisser croire, Jimi Hendrix n’a publié que très peu d’albums de son vivant : 3 albums studios (Are you experienced ?, Axis Bold as love & Electric Ladyland) et un concert Band of Gypsys. Tout le reste n’est que sorties douteuses, enregistrements pirates de mauvaise qualité, compilations et concerts d’intérêt variable.
Band of Gypsys fut capturé lors du nouvel an 1970 à New York avec un nouveau groupe : Buddy Miles à la batterie et Billy Cox à la basse et au chant sur deux titres. Certains ont cru déceler dans cet album un virage vers le jazz, pour ma part j’y entends à peu près tout sauf ça : du blues, du funk, de la soul et du rock. Il n’y a qu’à écouter les déflagrations sonores de “Machine Gun” et les stridences qu’Hendrix parvient à tirer de sa guitare pour en être convaincu. Si vous voulez écouter un musicien réellement inspiré, qui a assimilé toutes les techniques de son instrument avant de les repousser pour l’inscrire dans une nouvelle dimension, alors jetez une oreille sur ce disque : rythmiques funky, aller-retours solo/ accompagnement, approches nouvelles du son, le plus étonnant restant ses longues improvisations qui ne sont jamais pesantes mais témoignent au contraire d’un renouvellement permanent.
Même si le ton de cette chronique laisse peu de doute sur mon objectivité concernant tout ce qui touche au divin gaucher, j’affirme qu’il n’est pas nécessaire d’être guitariste pour apprécier cet album à sa juste valeur : énorme.
A écouter également le très bel hommage de Nguyen Le à l’œuvre de Jimi Hendrix.
Purple : celebrating Jimi Hendrix / Nguyen Le
Bien d’accord pour dire que les 3 disques studio sont incontournables. Toutefois, ce disque-ci à toujours eu une place particulière pour moi, peut-être parce qu’il va puiser à d’autres sources et montre un registre moins habituel de Jimi Hendrix, un auteur lancé sur des voies nouvelles qui ne seront hélas qu’ébauchées…
Est-il besoin de préciser que les trois albums studios cités en début d’article sont tout aussi indispensables ? Ce live est une merveille, en effet.