La reprise est au rock ce que le standard est au jazz…

Jimi HendrixLa reprise est au rock ce que le standard est au jazz. C’est un morceau que des interprètes, autres que le créateur, essaient de se réapproprier, pour le jouer tel quel, pour l’adapter ou pour le magnifier. Il en est ainsi de nombreuses reprises qui ont égalé ou fait connaitre l’original : « House of the rising sun » , « Mister tambourine man », « Hey Joe » et « All along the watchtower » par exemple. Des reprises finissent même par exister principalement par leur nouvelle interprétation.
Pour preuve, la reprise du titre de Leadbelly, chanteur de blues et de folk noir américain, « Where did you sleep last night » par Kurt Cobain et son groupe Nirvana.
En effet, Kurt Cobain a tellement habité son interprétation, en lui donnant une forte charge émotionnelle, que sa reprise est devenue une référence.Kurt Cobain

Les artistes aiment se mesurer aux grands « classiques rock » et depuis quelques mois, nous voyons apparaître, dans nos bacs, des albums complets de reprises.

A noter et à écouter les albums suivants :

patti-smith-twelve.jpgPatti Smith, grande prêtresse du rock, propose sa relecture de grands classique rock.
Twelve / Patti Smith

Sur les deux opus, le groupe Nouvelle Vague aborde les grands titres fédérateurs et emblématiques de la new-wave, sur un tempo de bossa.
Bande à part / Nouvelle Vague

Cat Power pour sa part, sort également un album de classiques de la musique nord-américaine [disponible très bientôt dans les Bibliothèques de Grenoble].

Mais je voulais attirer votre attention sur le disque de reprises de Nick Cave (que j’emporterai sur une île déserte) et que vous vous devez d’écouter.

Nick Cave - Kicking against the pricksDans cet album, Nick Cave se frotte à ses auteurs-compositeurs fétiches (John Lee Hooker, Johnny Cash, Leadbelly …..) pour leur rendre hommage. Sorti en 1986, cet album nous propose un voyage initiatique sur les traces du blues et de la musique américaine. Culture du sud des Etats-Unis qui a fortement influencé son œuvre. Sa voix grave, voire sépulcrale, vient hanter une instrumentation basique et primitive, en vue de retrouver l’essence même de la musique « blues ». Des reprises toutes plus déroutantes et surprenantes les unes que les autres. Des traditionnels revus et sacrément corrigés et qui nous laissent médusés.
Kicking against the pricks / Nick Cave and the Bad Seeds

Et pour la prochaine fois, comme je viens de révéler mon admiration pour (l’œuvre de) Nick Cave, je vous proposerai un Via Musique sur lui, mais en attendant, je vous invite à nous proposer vos meilleures reprises…

10 Replies to “La reprise est au rock ce que le standard est au jazz…”

  1. allez un petit top 10 sans trop se prendre la tete

    Nirvana -the man who sold the world (david bowie cover)
    Johnny cash – I’m on fire ( bruce springsteen cover)
    Jimi hendrix – all along the watchtower ( bob dylan cover)
    Calexico – love will tear us aprt (joy division cover)
    Supergrass – some girls are bigger than others( the smiths cover)
    Divine comedy – there is a light that never goes out ( the smiths cover)
    José Feliciano-california dreamin ‘ (the mamas and the papas cover)
    Joe Cocker – with a little help from my friends ( the beatles cover)
    Nouvelle vague -a forest (the cure cover)
    Cake – I will survive (gloria gaynor cover)

  2. Petit retour en arrière… Pour ceux que ça intéresse il est sorti, il y a peu, un ouvrage qui recense toutes les reprises existantes dans la musique rock-soul etc… Il s’appelle « Covers : une histoire de la reprise du rock » écrit par Emmanuel Chirache, chez l’éditeur Le Mot et le reste.

  3. Une poignée de merveilles, reprises et recréations du riche répertoire beatlesien :

    – « With a little help from my friends », par Joe Cocker… à un tel niveau d’appropriation, est-ce encore une reprise ?
    – « Eleanor Rigby »: la version hantée de Ray Charles la dispute à celle, plus rythmée d’Aretha Franklin… sans oublier celle, moins connue mais très convaincante, de notre Tété national !
    – « Come Together » par Michael Jackson : un choc de titans!
    – « I’m the walrus » par Oasis : on a le droit de préférer l’originale, mais il fallait oser !

  4. Et quand le rap s’y met ça donne le Grey Album produit par Danger Mouse uniquement disponible en téléchargement sur Internet. SNIF…
    On y entend un mélange du White Album des Beatles et du Black Album de Jay-Z. En attendant je vous conseille donc vivement cette vidéo sur You Tube où vous verrez John en breakdanceur et Ringo aux platines ! Pas sur que Danger Mouse soit derrière mais ça vaut le coup :

    http://fr.youtube.com/watch?v=JbXLp2z6xL4

  5. Au risque de passer pour un ringard, je dois avouer mon faible pour l’étonnant album de reprises de Paul Anka, Rock swings, contenant une interprétation magnifique du célèbre « Jump » de Van Halen… D’autre part, les reprises des Leningrad Cowboys (avec les choeurs de l’armée rouge) et AC/DC version country par Hayseed Dixie méritent vraiment le détour. Ca console après avoir entendu Bangladesh de Georges Harrison massacré par la Star Ac.

  6. Egalement sorti en 2007 dans les albums de reprises, le nouvel opus des excellents Detroit Cobras (bon, c’est un peu leur spécialité il est vrai). Sinon l’ami Cobain était effectivement un fin mélomane vu qu’il a également contribué à remettre les trop méconnus Vaselines sur le devant de la scène.

  7. L’album de Nguyen Le est certainement le plus bel hommage à Jimi Hendrix (dans le sens le plus original et en même temps le moins obséquieux) que j’ai entendu.
    Quant aux reprises, n’oublions pas le classique avec les « tubes » de Bach repris façon jazzy par Jacques Loussier (Play Bach)

  8. Quand les standards ne suffisent plus au jazz, le jazz flirt avec le rock ! C’est même très tendance dans la nouvelle génération. Vite fait quelques albums entiers de covers : Led Zeppelin par L’orchestre National de Jazz (Close to heaven), Jimi Hendrix par Gil Evans (Plays the music of Jimi Hendrix) et par N’Guyen Lê (Purple : celebrating Jimi Hendrix), Zappa par le collectif Le Bocal (Oh no ! …just another Frank Zappa memorial barbecue !), Lennon & McCartney par des jazzeux du label Blue Note (Strawberry fields : Blue note sings Lennon & McCartney) et par Joachim Kuhn (Poison) des reprises sur le theme de l’addiction en tout genre…
    A debusquer dans les albums de Brad Mehldau, de The Bad Plus, du Nirvana, du Radiohead, du Nick Drake, du Bjork et même du Queen ! Etc, etc… Le jazz serait-il en panne de mélodie et de texte ?
    Mais ma petite perle à moi c’est Birds de Neil Young repris par Sidsel Endresen sur l’album Out here. In there.

  9. Certes Jimi Hendrix a su réinterpréter (voire s’approprier) des titres comme « Hey Joe » et « All along the watchtower » : à tel point que j’ai longtemps cru qu’il s’agissait des versions originales…
    Avant lui un autre éminent guitariste avait su faire de même avec des standards de jazz : un certain Django Reinhardt à livré sa version de « I’ll see you in my dreams » qui a immédiatement fait oublier toutes les versions précédentes. Son improvisation sur ce thème est à graver définitivement dans le marbre et reste sans doute une de ses plus belles inspirations. Idem pour sa version de « When day is done » grâce à une très belle intro de son cru : celle-là aussi il fallait là pondre. A écouter toutes affaires cessantes même si on n’est pas djangophile…
    Pour revenir à nos moutons, tout à fait d’accord avec Emeline sur la reprise de Depeche Mode par Johnny Cash et je rajouterais sur le même album (American IV : the man comes around) la reprise du « Hurt » de Nine Inch Nails en version folk dépouillée jusqu’à l’os : magnifique.

  10. Là comme ça … je pense à la reprise de « Personal Jesus » de Depeche Mode par Johnny Cash et pourquoi pas « Sweet dreams » de Eurythmics par Marilyn Manson et pour la route « Summer breeze » des terribles Isley Brotherspar les non moins terribles Type O Negative. Un gros travail de réinterprétation qui donne aux morceaux une énergie nouvelle… la classe quoi!

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