J.S.BACH, « Sonatas » (Viktoria Mullova & Ottavio Dantone)

La musique baroque n’est pas votre tasse de thé ? Méfiance, parions qu’une bonne pub ou une musique de film l’utilisant vous a charmé un jour et vous ferait changer d’avis ! Qui n’a pas aimé la « Sarabande » de Haendel dans Barry Lindon, le prélude de Bach « La tourneuse de pages », sa toccata dans le film « De battre mon cœur s’est arrêté » ?

Ces sonates pour violon et clavecin composées entre 1717 et 1723 innovaient à leur époque : le clavecin est soudain utilisé comme instrument à part entière et plus seulement comme basse continue. De plus, les compositeurs adaptaient leurs œuvres pour d’autres instruments et les interprètes avaient libre choix des instruments. Ainsi les sonates 1021 et 529 sont jouées avec orgue, viole de gambe et luth comme basse continue, ce qui donne une variété de timbres extraordinaire. Sans parler de l’improvisation, qui était possible, mais s’appelait plutôt ornementation…

Leur unité harmonique, rythmique et mélodique impressionne, une véritable illustration du savoir composer, et ce qui s’en dégage invite à la sérénité. Ajoutez à cela le jeu limpide et fin des jeunes Viktoria Mullova au violon et Ottavio Dantone au clavecin et le charme est total…
Des enquêtes révèlent que la musique classique est de plus en plus écoutée en vieillissant : peut-être ferez-vous un jour partie de ceux qu’elle apaise et tonifie ?

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Author: Anne

Rêvant d'épouser un chef d'orchestre, elle s'essaie en cachette aux concertos de Mozart pour piano et orchestre, elle au piano et l'orchestre au cd. Rêvant d' être contrebassiste, elle s'achète un violoncelle pour ne pas changer de voiture. Différente de ses camarades blogueurs par son grand âge, elle tente de sauver bmol du désert classique et jazzistique ! Grisée par bmol, la montagne, la musique et le chocolat, bref tout ce qu'il faut pour sauver une bibliothèque.

6 Replies to “J.S.BACH, « Sonatas » (Viktoria Mullova & Ottavio Dantone)”

  1. Je voudrais rassurer Monsieur D., Bmol est tout à fait le lieu pour ce débat qui résonne complètement avec nos préoccupations quotidiennes de bibliothécaires (discothécaires). Du moment que les échanges restent courtois et stimulants, vous ne serez pas censuré ici, bien au contraire…

    Cordialement, votre disquaire dévoué…

  2. Si je comprends bien, la musique (« classique ») est la meilleure de toutes et l’Education nationale va droit dans le mur… Et la découverte et la curiosité ne peuvent avoir leur légitimité que dans le culturellement établi et reconnu depuis des siècles… Heureusement, les bibliothèques et le blog Bmol sont là pour nous démontrer que la musique n’est pas un système de valeurs, un catalogue d’académismes, mais un univers que chacun construit à sa façon, puisant aussi bien dans l’oeuvre de Bach que dans un morceau des Beastie Boys pour y éprouver ses émotions.

    Sinon, il ne nous reste plus qu’à chanter avec Finkielkraut et un certain Agenais: « La musique c’était mieux avant… »

    PS : Merci à Bmol de m’avoir fait connaitre The Kills, plus entraînant pour faire un pogo que la Toccata.

  3. Pardon, le lien est celui-ci :

    http://www.radiofrance.fr

    D.

    Commentaire du modérateur : le lien provoquant un bug de mise en page sur le navigateur Internet Explorer, nous n’avons pas mis le lien originel mais un lien vers le site de Radio France. En tapant Repliques dans la zone de recherche, vous devriez trouver le podcast de l’émission.

  4. Vous nous mettez en garde contre toute généralisation… je vous retourne la remarque ! Je vous cite en parlant de la musique classique : « Hélas, plus rien de tout cela n’existe, sauf pour une minorité qui a la chance d’avoir une histoire familiale et d’appartenir à une classe socialement cultivée » et plus loin « sans doute parce que les “profs” ne font eux-même plus partis de la classe cultivée« . Quel rapport entre classe sociale et culture ? La culture dite « classique » aurait elle plus de valeur qu’une autre culture ? Je me demande sur quoi vous vous basez pour de telles sentences. Je ne dénigre en rien la musique « savante » mais pour moi, la culture disons « urbaine » n’est en rien inférieure. Elle est un mode d’expression actuel qui témoigne des valeurs et des contradictions d’une société à laquelle nous appartenons tous, ne vous en déplaise.

  5. Merci, Chère Madame, de cette note.

    La musique (« classique ») n’a pas souvent les honneurs du site BMOL, ce qui est bien dommage, à mon avis. Sans doute parce que cela n’intéresse pas beaucoup vos « clients », à part quelques irréductibles.
    Je ne suis pas sûr de bien comprendre votre dernière phrase. Voulez-vous dire qu’il faut avoir vieilli pour écouter de la musique classique ou faut-il comprendre que la musique classique se bonifie après avoir vieillie ? Si c’est la première assertion, je ne crois pas qu’il faille généraliser. Il y a une culture qui s’éteint, c’est celle des gens qui ont eu une éducation et un environnement propice à la découverte et à la volonté d’aller voir ailleurs, de se cultiver, comme on dit. La musique classique faisait partie de cette initiation et permettait de se frotter à la culture avant que celle-ci devienne une marchandise (un bien culturel).
    Hélas, plus rien de tout cela n’existe, sauf pour une minorité qui a la chance d’avoir une histoire familiale et d’appartenir à une classe socialement cultivée. Celle-ci étant en train de disparaître, hélas. Et l’Education Nationale n’ayant plus grand chose à transmettre, sans doute parce que les « profs » ne font eux-même plus partis de la classe cultivée.

    Grand merci, en tout cas, pour ce disque qui semble fort intéressant.
    Bien à vous,
    D.

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