ALBOROSIE, « Escape from Babylon »

Le petit monde du reggae international, toujours à l’affut de nouveautés, ne jure plus que par un nom depuis quelques mois: l’italien Alborosie.

Demandez un peu autour de vous un avis sur la musique venue d’Italie. Je sens poindre les sourires… Adamo, Eros Ramazzotti, « La chate mi cantare », les mandolines Napolitaines ou au mieux Paolo Conte. Rien de super affriolant n’est sorti des frontières de la patrie de Claude Barzotti depuis quelque temps. J’attends avec impatience vos corrections dans les commentaires pour changer d’avis…

A la première écoute de l’album Escape from Babylon, en plus du hochement de tête traditionnel qui signifie que le son est bon, ce qui marque c’est la qualité des productions et le mélange efficace entre plusieurs courants qui ont fait le succès du reggae depuis 45 ans. Ska, roots (tiens, c’est le retour des clavinets, Wire Lindo le mystique claviers des Wailers va être content), rub-a-dub et ses effets dubs, dancehall. C’est un fait, Alborosie a compris mieux que tout le monde que le reggae c’est un peu comme le foot, dans les moments de crise il faut toujours revenir aux fondamentaux. Et on appréciera, pour les plus spécialistes, les clins d’œil à Marley, Horace Andy, Alpha Blondy ou Eek A Mouse.

Entouré, aux chœurs, des mythiques Tamlins et de Dennis Brown ressuscité par un sample judicieux, Alborosie nous offre un sacré coup de frais et une bonne claque à tous ceux qui ne jurent que par le moderne ragga-dancehall et qui se moquent du reggae roots comme d’une vieille tante à moustache. Et ce genre de baffe, on aime.

En plus d’1 ou 2 titres plus légers, ses textes sont engagés : présence militaire américaine en Afrique, politique intérieure berlusconienne – pardon italienne -, critique de l’usage de drogues (dures bien sur, car faut pas pousser quand même, c’est du reggae), méfaits de la mondialisation et de l’argent, etc. Move on Babylon!

Enfin, cerise sur le gâteau, une savoureuse dédicace intitulée Mr. President fait rimer « Silvio Berlusconi » avec « Mafia macaroni » et rien que pour ça, Alborosie décroche haut la main la peu courue palme 2009 de l’humour en reggae.

Où trouver ce document ?

http://www.myspace.com/alborosie

http://www.reggae.fr/artiste-biographie/837_Alborosie.html

Author: Jérôme

Persuadé que toute musique a un sens social caché, il déteste Florent Pagny et Elton John. Musicien, il raconte partout qu'il a joué avec Tiken Jah Fakoly et qu'il a touché Angus Young lors d'un concert à Alpexpo en 1980. Il essaye lamentablement d'imposer l'écoute de France Culture en voiture à ses enfants, mais connaît le rap et le r'n'b de Skyrock par cœur. Obnubilé par la désertion des jeunes en bibliothèque, il serait prêt à remplacer le logo des bibliothèques de Grenoble par une photo plain-pied de Beyonce.

4 Replies to “ALBOROSIE, « Escape from Babylon »”

  1. Si si, dans le genre affriolant et italien, il y Paolo Fresu, Francesco Bearzatti, Petra Magoni (Musica Nuda), et j’en passe : la nouvelle scène jazz est pleine de bonnes surprises, mais bien sûr on est pas tous affriolés par les mêmes musiques …

  2. Correction votre honneur : Zu (un exemplaire au Centre-Ville), un trio italien de jazz-punk-free complètement barré un poil pointu en disque mais renversant en concert. Bon, je concède que ces transalpins-ci sont moins connus que les pré-cités…

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